lundi, novembre 20, 2006

The Album Leaf

C’est avec effarement que je me rends compte qu’il y a plus d’une semaine que je ne vous ai pas fait part d’un concert avec force détails et name-dropping abscons. Il faut réparer ça et le concert d’Album Leaf au Chop Suey (prononcez chopp souïe).

Encore une nouvelle salle. Le Chop Suey (prononcez comme vous voulez, c’est vous qui lisez après tout) est situé sur les hauteurs de Capitol Hill. Je traduis : pas exactement la porte à côté. Encore une fois, la première partie est fournie avec deux noms.

The Lymbyc system accompagne The Album Leaf depuis le début de la tournée. Ils ne sont que deux sur scène, un claviériste et un batteur. Leur musique, purement instrumentale, est solidement charpentée. Quand le batteur lâche les chevaux, c’est carrément excellent. Les climats varient, le public est visiblement séduit par ce groupe de Phoenix, Arizona. Voilà une soirée qui commence bien.

Le second groupe, venu de Brooklyn, a la curiosité de s’appeler Dirty On Purpose, ce qui pourrait se traduire par Sale exprès. Et ce n’est finalement pas si éloigné de la vérité, puisqu’ils participent à ce curieux retour du mouvement Shoegazing, renaissant après 15 ans de silence. On peut donc sortir la check-list du genre, tous les poncifs du genre y sont. Deux guitares dont une pas extrêmement assurée pour la mélodie et une autre pour le gros brouillard sonore ? Oui. Un bassiste au four et au moulin pour donner une structure au morceau ? Oui. Une voix forcément fluette et des mélodies répétitives ? Oui. Un second guitariste jouant plus des pédales que du manche ? Une attitude scénique timide et des chemises à carreaux ? Oui, on a à peu près tout. Est-ce que ça marche ? Parfois, le mur du son se révèle un moyen efficace et on est emportés. Mais le niveau est à des lieues de Film School (de Brookyn aussi) ou autres Iliketrains.

Se rendre à un concert sans même jamais avoir entendu une note de la tête d’affiche, ça m’arrive pas souvent. Mais je suis les conseils et je suis rarement déçu. Avec un nom pareil, je ne sais pas pourquoi, mais j’imaginais avoir affaire à un autre groupe de folk psyché. Dès l’installation des instruments, je remarque que j’ai tout faux. En effet, on compte pas moins de sept claviers, vieux synthés ou claviers-maitres en tous genres et tailles. Plus un violon. Le groupe, formé par Jimmy LaValle (qui a notamment collaboré avec The Black Heart Procession, gage de bon goût), doit en effet son nom à une sonate de Chopin. Donc le cœur même de la musique de The Album Leaf, c’est le piano de LaValle. Il chante parfois, rarement mais bien. On pourrait par exemple parler de post-rock au clavier, pour cette façon d’installer un climat, de le faire occasionnellement exploser ou languir. C’est de la fort belle ouvrage, prenante et subtile. Voilà, j’ai un nouveau nom sur ma liste de courses. Le concert se termine vers une heure du matin, c’est-à-dire que la journée a été fort longue. En effet, les réunions à sept heures du matin, c’est rigolo une fois mais quand on a compris le principe ça lasse quelque peu...

5 commentaires:

Jean-Francois Robertz a dit…

Si l'on m'avait dit que Môsieur Marc Mineur ne connaisait pas The Album Leaf, je lui en aurais parlé avant! Attends, toi, tu ne connaissais pas çà ? Bon c'est sûr, ce qui est attrayant dans la musique, c'est qu'il y a toujours des découvertes possibles, qu'on n'en a jamais fait le tour. Ce qui est chouette aussi, parfois, c'est d'en refaire le tour, du moins celui qu'on connait, qu'on a fait l'effort d'appréhender, de digérer. Rassurez-moi, vous aussi, il vous est arrivé de remettre un CD pas écouté depuis un bon moment. Quel plaisir de redécouvrir des mélodies déjà entendues mais un peu oubliées. C'est un exercice agréable, d'abord, utile aussi ! Cela permet de capturer les nuances, de se positionner, de se jouer du temps qui passe (il est loin déjà le premier concert de Mogwai...le premier concert encore plus). Ce soir, pour moi ce sera Karate. Si vous ne connaissez pas, alors courrez sur www.southern.com et allez-y voir ! Geoff Farina (aussi en parcours solo) fait preuve de lyrisme. Très certainement influencé par le Jazz, il paraît qu'on doit beaucoup à cette musique, il faut un peu de temps pour se laisser captiver mais l'expérience ne laisse pas intact.
Pour en revenir à The Album Leaf, sache Marc, qu'ils ont même fait partie de la B.O. d'un Dowson's Creek... Si, Si

Marc a dit…

Bon, j'ai toujours confessé être une tanche en matière de post-rock. Mais il n'est jamais trop tard pour bien faire. Pareil en electro d'ailleurs. Mais on ne peut pas tout rattrapper.

Ceci dit, réécouter certaines musiques avec un peu de recul et d'expérience peut se révéler fort décevant aussi.

Sur la BO de Dawson, il y a aussi du sophie Zelmani et Te Flaming Lips joue en live dans un épisode d Beverly hills. Comme quoi...

Unknown a dit…

Continue à nous décrire la ville et le moeurs des américains, avec plein de photos. C'est un vrai plaisir de la découvrir à travers tes posts. Sincèrement. L'amérique, je veux la voir, et je l'aurai.

François a dit…

Attention il y a deux François sur ce blog , je ne voudrai pas endosser des propos qui ne sont pas miens et surtout ruiner la réputation de mon homonyme par mes écrits.
François Van Rechem.

François a dit…

Attention il y a deux François sur ce blog , je ne voudrai pas endosser des propos qui ne sont pas miens et surtout ruiner la réputation de mon homonyme par mes écrits.
Maintenant je me nome François VR

François Van Rechem.