lundi, novembre 27, 2006

Stumbling Monk

Il est parfois surprenant de voir où la nostalgie se niche. Si Seattle a une vraie culture de la bière, à en juger par le nombre important de micro-brasseries qui proposent toutes plein de variétés disponibles au fût, l’uniformité de goût entre toutes ces Pale Ale est assez décourageant. De plus, les tarifs pour ces bières sont assez élevés. Il y a le choix de se cantonner à la bête pils, choix économique et finalement pas gustativement idiot. Et puis il y a les oasis comme le Stumbling monk.

Il est possible de trouver de la Stella Artois un peu partout, au tarif d’une spéciale. Il est presque aussi facile de prendre une bouteille de Chimay (toujours la rouge, allez savoir pourquoi). Mais bon, ici on entre dans une autre dimension. En effet, pour 50c de plus qu’une Ale locale, il est possible de prendre une Chimay Blanche au fût. Si c’est décevant d’un point de vue couleur locale, si le dépaysement se fait moins complet, mes papilles gustatives, elles, applaudissent. Avez-vous jamais senti vos papilles qui applaudissent ? C’est assez particulier..

Depuis un mois ou presque que j’écris ce blog, aucune photo de personne n’y a encore été postée. Je profite donc de l’occasion pour vous montrer deux collègues.

Koen (à gauche) est un collègue depuis deux ans, je le connais donc un peu. On est arrivés ensemble et on repartira vraisemblablement ensemble. Quant à savoir quand... Il est pris ici un peu au dépourvu.

Toon (à droite) est quant à lui ici depuis presque deux ans. Il a même trouvé le temps de se marier. C’est bien agréable de connaître quelqu’un qui connait les lieux.

Il y a encore notamment Stijn mais il ne figure pas dans cette série. Pas par manque de photogénie, croyez-le bien, mais parce qu’il n’était pas revenu de Belgique (il y passait une semaine) ce soir-là.

Comme c’est le règlement (qui prime la tradition dans ce pays), on se retrouve sur le pavé à deux heures. Rien à faire, je n’aime pas cette coutume. Toon me dit qu’on ne s’y fait jamais vraiment.

Encore un chouette week-end. Délassant sans être épuisant.

Everyday Music

Il y a d’abord et surtout les disquaires Sonic Boom et puis le Wall Of Sound que je n’ai pas encore vu mais que je vais découvrir. Mais c’est un autre établissement qui retient mon attention. Tout d’abord par sa taille exceptionnelle, puis par son choix et sa diversité. Il s’agit d‘Everyday Music. Situé sur les hauteurs de Capitol Hill, il montre encore une fois le goût prononcé des Américains pour ce qui est grand. Deux étages, des cd’s (mais aussi des vinyles et mêmes d'antiques cassettes audio à perte de vue, aussi bien neufs que d’occasion, c’est un peu le paradis du fouineur. Ou presque. En effet, si on pense à un nom, il se peut qu’il se situe loin dans l’alphabet donc loin du point ou on se trouve. Après une petite demi-heure de déplacements frénétiques, le jeu lasse. Il est d’autant plus décourageant pour les arrivages récents. Les rentrées de la semaine sont en effet classées par jour et par ordre alphabétique. Définitivement pas convivial pour aller au hasard donc mais vu la quantité je ne vois pas d’alternative. C’est de toute façon un endroit qui m’a permis de faire quelques trouvailles à des prix fort raisonnables. Trois raisons à cela. D’abord, les prix neufs sont plus faibles. Ensuite, le change Euro-dollar nous est avantageux. Enfin, la possibilité de trouver des albums très récents en occasion rend le tout encore plus attractif. Seattle est définitivement une excellente destination pour les music-freaks comme moi...

Fremont

Fremont est un quartier situé entre Ballard, que j’habite depuis une semaine maintenant, et le centre proprement dit de Seattle. C’est dans l’espoir de me faire couper les cheveux que je m’y suis rendu samedi matin, après 75 minutes d’effort physique soutenu (un réveil pour aller faire du sport un samedi, ma vie a vraiment changé - pas trop quand même comme vous allez le voir plus tard). En fait, depuis que j’y étais allé pour acheter des tickets de concert, Rudy’s Barber Shop était le seul endroit que je connaissais pour me rendre un aspect plus présentable. Je signe donc la feuille de route, on me dit de revenir dans une demi-heure. Juste le temps donc de visiter le dernier Sonic Boom (il y en a trois) que je ne connaissais pas encore. Sonic Boom est une mini-chaîne de disquaires. Le choix est vaste, les playlists engageantes. Et puis, chercher un album quand c’est le terrible album de The National (un de mes chouchous de 2005) qui est joué, c’est un vrai plaisir. Les deux cd’s achetés sont d’ailleurs bons. Je vous en reparlerai si vous voulez (et même si vous ne voulez pas, d’ailleurs, c’est mon blog-heu, lalalère-heu).


Le temps de prendre quelques photos et c’est mon tour chez le coiffeur. Je crois m’être fait comprendre. Il faut dire que je voulais juste garder mon éternelle coiffure de champignon mais en plus court. En retournant vers ma

sémillante automobile dorée, je croise la conjonction de deux incongruités : un lion des Flandres peint sur un mur et une enseigne Chimay. Il

s’agit d’un restaurant belge ou prétendu tel. J’irai voir ça un jour.

vendredi, novembre 24, 2006

Et maintenant, des images







A la demande générale de personne, des images et (presque) pas de texte. Ce sont des photos prises hier, dans le quartier, en me baladant un jour de Thanksgiving... Ah oui, comme d'habitude, il suffit de cliquer sur les images pour les agrandir. on vit une époque formidable.

lundi, novembre 20, 2006

The Album Leaf

C’est avec effarement que je me rends compte qu’il y a plus d’une semaine que je ne vous ai pas fait part d’un concert avec force détails et name-dropping abscons. Il faut réparer ça et le concert d’Album Leaf au Chop Suey (prononcez chopp souïe).

Encore une nouvelle salle. Le Chop Suey (prononcez comme vous voulez, c’est vous qui lisez après tout) est situé sur les hauteurs de Capitol Hill. Je traduis : pas exactement la porte à côté. Encore une fois, la première partie est fournie avec deux noms.

The Lymbyc system accompagne The Album Leaf depuis le début de la tournée. Ils ne sont que deux sur scène, un claviériste et un batteur. Leur musique, purement instrumentale, est solidement charpentée. Quand le batteur lâche les chevaux, c’est carrément excellent. Les climats varient, le public est visiblement séduit par ce groupe de Phoenix, Arizona. Voilà une soirée qui commence bien.

Le second groupe, venu de Brooklyn, a la curiosité de s’appeler Dirty On Purpose, ce qui pourrait se traduire par Sale exprès. Et ce n’est finalement pas si éloigné de la vérité, puisqu’ils participent à ce curieux retour du mouvement Shoegazing, renaissant après 15 ans de silence. On peut donc sortir la check-list du genre, tous les poncifs du genre y sont. Deux guitares dont une pas extrêmement assurée pour la mélodie et une autre pour le gros brouillard sonore ? Oui. Un bassiste au four et au moulin pour donner une structure au morceau ? Oui. Une voix forcément fluette et des mélodies répétitives ? Oui. Un second guitariste jouant plus des pédales que du manche ? Une attitude scénique timide et des chemises à carreaux ? Oui, on a à peu près tout. Est-ce que ça marche ? Parfois, le mur du son se révèle un moyen efficace et on est emportés. Mais le niveau est à des lieues de Film School (de Brookyn aussi) ou autres Iliketrains.

Se rendre à un concert sans même jamais avoir entendu une note de la tête d’affiche, ça m’arrive pas souvent. Mais je suis les conseils et je suis rarement déçu. Avec un nom pareil, je ne sais pas pourquoi, mais j’imaginais avoir affaire à un autre groupe de folk psyché. Dès l’installation des instruments, je remarque que j’ai tout faux. En effet, on compte pas moins de sept claviers, vieux synthés ou claviers-maitres en tous genres et tailles. Plus un violon. Le groupe, formé par Jimmy LaValle (qui a notamment collaboré avec The Black Heart Procession, gage de bon goût), doit en effet son nom à une sonate de Chopin. Donc le cœur même de la musique de The Album Leaf, c’est le piano de LaValle. Il chante parfois, rarement mais bien. On pourrait par exemple parler de post-rock au clavier, pour cette façon d’installer un climat, de le faire occasionnellement exploser ou languir. C’est de la fort belle ouvrage, prenante et subtile. Voilà, j’ai un nouveau nom sur ma liste de courses. Le concert se termine vers une heure du matin, c’est-à-dire que la journée a été fort longue. En effet, les réunions à sept heures du matin, c’est rigolo une fois mais quand on a compris le principe ça lasse quelque peu...

mercredi, novembre 15, 2006

Plaques














C'est souvent à de petits détails qu'on est dépaysés. Les plaques minéralogiques par exemple, sont particulièrement réussies. Voici donc en exclusivité mondiale celle de ma sémillante Ford Focus dorée de location. Evergreen state qu'ils disent. Ils ne mentionnent pas la pluie. Ils sont roublards quand même...

Ah oui, outre chose. Ceci est un blog (nooooon?). Et qui dit blog dit interactivité maximale. Il est donc tout à fait possible de poster des commentaires. Il suffit de cliquer sur "comments" sous l'article. Pousser plus avant les explications serait un affront. Voilà, lâchez-vous, de toute façon je censure. Hihi.

dimanche, novembre 12, 2006

Decemberists


Vous le savez sans doute, un de mes hobbies est d'ecrire des critques de Cd. Cliquez ici pour les lire. Un corollaire est la recherche permanente de nouvelles choses. Suivant les conseils des disquaires Sonic Boom, j'ai achete l'album de The Decemberists. Ce groupe de Portland, Oregon (un jet de pierre d'ici si on lance les pierres un peu fort), est vraiment sensationnel. Je viens donc de reprendre les critiques. Pas de panique, la cadence devrait ne pas flechir

Week-end 2, le retour

Apres une grosse semaine de boulot, on n'a finalement rien trouve de tel qu'un bon week-end. Un autre collègue (Koen) est venu m'appuyer, donc mes pérégrinations ne se font plus obligatoirement seul.

Samedi est traditionnellement le premier jour du week-end. Ici aussi, donc rien de bien surprenant. On dira ce qu'on veut, on est parfois surpris de ne pas l'être. Afin de rendre la visite aléatoire de Seattle plus constructive, rien de tel que se fixer des buts. Premier but: trouver un coffee shop (dans l'acception locale et pas Amstellodamoise du terme). Mission réussie au Bauhaus, un chouette café tout en boiseries et avec une bibliothèque décorative du plus bel effet. Il est frappant de constater qu'une majorité des occupants, genre cool-littéraire-à-bonnet est en train de surfer sur son laptop (mac de préférence cela va de soi). Le café est donc un lieu de convivialité bien paradoxal. La seconde mission était de trouver un album rare (Tap Tap) chez un disquaire du quartier de Capitol Hill spécialement bien achalande. Mission échouée. Renseignements pris, il est juste disponible en ligne et en rupture de stock...

La soirée est commencée avec Koen dans une micro-brasserie du quartier universitaire. Joli endroit, bière acceptable mais comme souvent servie sans mousse. Mauvaise habitude anglo-saxonne. Puis la tournée des endroits de concerts continue avec le Tractor, a Ballard, une idée de Toon (Un collègue belge pour ceux qui oublient tout d'un épisode a l'autre) qui nous y rejoint avec son épouse, la sœur de l'épouse et le copain de la sœur de l'épouse et une copine du copain... ha non, c'est tout. Le groupe, Vetiver, propose une musique tout en subtilité, entamée dans les mêmes eaux que Spain, termine de façon plus nerveuse mais tout aussi maitrisée. Encore un bon moment de son. Puis un petit verre a cote, histoire de parler musique avec le copain, etc.. qui s'occupe d'un label au Canada (ce sont des Canadiens, j'en profite pour le dire), le pays qui nous envoie des groupes insensés.

Mauvaise coutume, on nous éjecte a 1h50, c'est comme ca là-bas. J'en connais qui deviendraient fous.
Dimanche termine aussi le week-end ici. Ne venez pas, c'est tout pareil que chez nous... Buts de la journée menée en commando avec Koen? Trouver une salle de sport et un Ikea. On a visite quatre endroits, tous corrects, deux avec des installations vraiment impressionnantes. Mon choix se portera sur une salle a Ballard, pas trop loin d'ou je vais vivre. Elle est ouverte 24h sur 24 7 jours sur 7. Il faudra que j'essaie de piquer une tète un week-end a 2 heures du matin quand les pubs seront fermes. Les salles de sport sont plus rigolotes sur les horaires que les pubs. C’est quand même pas pareil que chez nous.

La chambre que je vais occuper bientôt est non meublée. Donc corvée Ikea dominicale. Sans grande surprise, les Ikeas sont pareils, mais en encore plus grands. On s'est acquittés de notre tache en bons males, c'est a dire en s'en tenant a notre liste et en cherchant des raccourcis. Voilà voilà, il est temps que je déménage de cet hôtel et que le rythme de croisière s'installe. Merci pour votre charmante attention.
Avant tout ca, le beau temps m'avait permis de prendre une photo ou l'autre de Downtown Seattle. Ce sont elles qui parsèment le post (c'est comme ca qu'on appelle les articles quand on joue le jeu d'être bloggeur).La complexion découpée de la ville offre décidément de fort jolis points de vue. Apres, la batterie de mon appareil a réclame du repos. Donc pas de photos, juste des tartines de texte. On ne se refait pas.

mercredi, novembre 08, 2006

Islands

Depuis l’ère grunge, qui a permis de remettre Seattle sur la carte mondiale du rock, le Crocodile Cafe est un endroit un peu connu. Dont on peut avoir entendu parler sans l’avoir fréquenté s’entend. C’est donc attiré par la double perspective de découvrir un lieu et un groupe que je me rends à ce concert.

Petit détail sympathique, la relative désolation du centre-ville en soirée me permet de me garer pour la seconde soirée de suite à moins de 50 m de l’endroit du concert. Essayez ça en face de l’Ancienne Belgique, vous m’en direz des nouvelles.

De l’expérience de la veille, j’avais déduit qu’arriver à l’ouverture des portes est inutile. Ca tombe bien, le lundi je travaille et c’est pas la porte à côté. Le Crocodile est une petite salle attenante au café du même nom. Des cafés pourrait-on dire puisque le côté snack est séparé du bar proprement dit. Pourquoi ? Tout simplement parce que la menace la plus sévère qui plane sur la population n’est pas Al Quaida mais l’alcool pour les moins de 21 ans. Ce qui amène à des absurdités comme cette salle coupée en deux par une barrière plastique orange. Ce qui fera dire au chanteur de Islands qu’il se sentait un peu comme un arbitre de Beach volley.

Bizarrement, ce sont deux artistes hip-hop qui assurent les premières parties. Arrivé trop tard dans le premier concert, je vais plutôt aller prendre un Miller’s (je me suis promis d’en essayer un maximum). Le second est très bien. Mon niveau d’anglais ne me permet certes pas de capter l’entièreté du message mais le contact avec le public est fort bon. Détendu, rigolo, Blueprint assure. Son album s’appelle 1988, une année formidable pour le hip-hop paraît-il. Personnellement, j’en ai surtout retenu Mc Hammer mais je me soupçonne d’être passé à côté de l’essentiel.

Return To The Sea fait partie de ma a-list des albums de cette année. Si tout n’y est pas inoubliable, les morceaux de bravoure sont suffisamment nombreux pour emporter mon adhésion. Avant que le groupe n’entre en scène, on regarde les instruments. Vieux synthés, deux violons, un hautbois, on a affaire à des Canadiens pour sûr. Il serait vain de rappeler tous les groupes essentiels ou simplement bons qui nous ont plu ces derniers temps venant du Canada, ce serait un peu long aussi. Mais on peut distinguer chez presque tous un caractère commun d’humanité, de rock artisanal et à hauteur d’homme.

Ce qui plaisait surtout chez Islands, c’est la façon décomplexée de faire de la pop artisanale, sans se soucier le moins du monde des conventions. Par exemple, Swans (Life After Death) fait dans les neuf minutes et est une des perles de 2006. Tout de blanc vêtus, les six musiciens montent sur scène et c’est précisément par ce morceau que le concert commence. Petite déception, le chanteur a une voix qui passe moins bien que sur l’album. Grosse satisfaction, toute la folie du morceau est impeccablement restituée et le bassiste est incroyable. C’est une des clés de la réussite de ce groupe. sOn s’en était à peine rendu compte en studio, mais l’ingrédient secret est ce groove distillé par la basse et qui est tout bonnement insensé. C’est ce qui permet à tous ces morceaux de n’être pas complètement déglingués. Tout au long du concert la section rythmique gardera l’église au milieu du village même sur des compositions parfois moyennes. Evidemment, ce sont des titres comme Rough Gem (en rappel) ou Wherever There Is A Hope There Is A Whalebone qui suscitent le plus d’enthousiasme. Sur ce dernier d’ailleurs, la partie rappée est assurée par les deux protagonistes des premières parties. Un phrasé hip-hop avec un hautbois et deux violons en plus de la rythmique, ça donne vraiment une pêche incroyable. Un des moments forts de la soirée. Le groupe formé sur les cendres des Unicorns est confirmé comme une bonne machine à générer le sourire grâce à sa modestie et son application. J’avoue que vu le style pratiqué par Islands, je craignais un peu que le concert ternisse le souvenir de l’album. Je m’en étais fait pour rien. De plus, avec quatre morceaux inédits de bonne facture, Islands se crée un futur plutôt engageant. A suivre donc.

Bande de chevaux


Premier concert américain. Mon petit doigt me dit que ca ne sera pas le dernier. Je ne prends pas de risques en disant ça, un second m'attend ce soir. Par souci de cohérence, cette relation est la même que celle postée sur le site, le vrai, l'unique. Cet article comporte en outre quelques détails moins musicaux et des photos en plus.

Encore une fois, l'emplacement est tout près des endroits ou je me suis promené récemment. Il y aurait donc un semblant de centre. La salle s'appelle The Showbox, joli nom, hein? Tout d'abord, comme annonce, on vérifie mon passeport. Pas que j'aie l'air spécialement jeune (encore que…) mais c'est la règle ici des qu'il y a possibilité de boire de l'alcool. Ca ne doit pas être l'extase avant 21 ans ici. Les portes ouvrant a 7 heures, c'est a cette heure-la, pas après, que j’arrive. C'est à la fois une bonne et une mauvaise idée. Bonne parce que je verrai tout des premières parties, pas top parce que le concert principal commencera trois heures et demie plus tard.

Première constatation, la salle est engageante. Le public plus jeune est cantonne dans une sorte de fosse pour que les vrais, les durs, ceux qui ont 21 ans et ont accès au bar puissent regarder les concerts de loin en sirotant des boissons fermentées.

Première partie. Ca part très fort. Un chanteur puissant et subtil, des compos pas renversantes d'originalité mais tenant la route, c'est du bon. Un genre d'emo-rock a l'américaine, c'est-à-dire joue a fond les manettes. Apres avoir vu des ouvertures de concerts parfois approximatives récemment, je prends vraiment du plaisir.


Lassé d'être un peu loin alors que la densité des gens me permettrait d'être plus près, je plonge dans l'arène. Manque de bol, la seconde première partie, Juanita Family, propose une country fadasse qui me plombe d'entrée. Erreur de casting manifeste, ce groupe de gentils de Portland, Oregon, est un peu une caricature qui chante. Leur simplicité et une certaine subtilité dans l’interprétation ne les sauveront pas.

Le temps de réprimer un bâillement, s’avance la… troisième première partie. Eh oui, pas question de s'embêter. On s'embêtera d'autant moins que le Canadien est vraiment divertissant. Une grosse caisse pour le pied droit, une caisse claire pour le pied gauche, deux mains pour la guitare et une bouche pour les deux harmonicas et la voix, le bonhomme a une bonne coordination. Comme les morceaux sont chouettes comme tout et que les interventions a priori à contretemps font bien marrer le public, le sourire revient.

Le plat de résistance arrive enfin. Groupe de Seattle, Band Of Horses joue à domicile (plus pour longtemps, ils déménagent bientôt en Caroline du sud - question météo, on ne leur jettera pas la pierre en tous cas) et ceci est leur dernier concert de la tournée américaine. De l’autre côté de l’Atlantique, Band Of Horses est encore peu connu. Je ne pense pas qu’on soit nombreux à mettre ça dans nos i-pod en tous cas. Ici, leur public est plutôt jeune et enthousiaste. Quoi qu’il en soit, leur premier album m’avait bien plu. Le verdict de la scène sera-t-il le même ? Plutôt oui en fait, parce que les titres emblématiques en studio profitent d’une belle puissance sur scène. Funeral ou The Great Salt Lake font tout de même partie de ce qui s’est fait de mieux en 2006. Les musiciens sont en tous cas impeccablement en place, avec une mention spéciale pour le guitariste (qui est le même que celui du groupe d’ouverture). Ils sont bien rôdés, en place. Le chanteur est fort à l’aise avec le public et amuse la galerie. Il faut en tous cas être culotté pour lâcher « Ceci est notre fausse dernière chanson, après on s’en va cinq minutes et vous nous rappelez en triomphe ». La voix tapie sous des tonnes de réverb’ reste sacrément typique, même si elle évoque obligatoirement My Morning Jacket et donne un réel relief à ces morceaux qui prennent automatiquement de l’ampleur.

Band Of Horses, s’il n’est pas un inépuisable réservoir de frissons, est un groupe plus que digne d’intérêt et dont la musique d’accès facile mais intense est promise à une diffusion plus large. On parie ?

Voilà, j’ai accès ici à des groupes qui sont rares en Belgique et je compte en profiter et vous le relater. Prochaine étape : Islands.

dimanche, novembre 05, 2006

Downtown again


Youpi c'est le week-end. Le temps est plus mauvais que jamais mais bon, on ne va pas rester dans sa chambre d'hôtel tout ce temps. Première mission, trouver des places pour le concert de Band Of Horses le soir même. Il faut se rendre dans un Fred's Barber Shop. Drôle de nom pour un marchand de disques. Et pour cause, comme son nom l'indique, il s'agit d'un coiffeur. Une fois passée la peur de se prendre le vide du siècle (allez acheter des places de cinéma chez un marchand de chaussures, un jour, juste pour voir), je prends une place. Ce n'est que bien plus tard que je réalise que j’ai pris un place pour dimanche soir. Pas grave, ça m'apprendra juste à être distrait.

Cette fois-ci, j’ai bien pris mon guide Lonely Planet avec moi. C’est en suivant ses conseils que je découvre Pike’s street et son marché couvert. J’étais passé à quelques mètres l’autre soir et comme tout était fermé, je n’avais rien vu. Je reviendrai pour l’ambiance de vacances (malgré le temps rappellons-le), les lancers de poissons que je prendrai en photo une autre fois. L’image présentée ici est d’ailleurs prise de ce genre de Mall artisanat. Ce n’est pas du tout typique, c’est pour ça que je l’ai prise.

L’étape suivante était Pioneer Park. Le prétexte était la visite dune librairie. Elliot Bay est d’ailleurs formidable. Toute en vieilles boiseries, cette librairie est fort bien fournie. La vue de bouquins par paquets de mille dans un bel endroit me met toujours de bonne humeur. Encore un endroit où revenir.

Pionneer park, c’est le centre de Seattle. C’est là qu’il faut se rendre compte d’un fait déroutant : il n’y a pas de centre-ville à Seattle. Pas d’église centrale, pas de place qui pourrait faire office de lieu de rassemblement. Il faut donc sortir de l’image européenne qu’on se fait d’une ville de cette taille. En fait, autour du ‘centre’ avec ses haut bâtiments, c’est la banlieue à perte de vue. Pourquoi pas d’ailleurs si elle est accueillante ? C’est le cas de Capitol Hill qui est ma dernière station de la journée. L’automne donne de jolies couleurs à ce quartier calme situé, vous vous en seriez douté, sur une hauteur. Je voulais voir un bon marchand de disques. Mission accomplie. Vous voyez tout ce qui a été critiqué sur le site cette année ? Eh bien tout y est. Il y a même ce qui le sera dans un futur proche.

vendredi, novembre 03, 2006

Downtown



Tout d'abord, à la lecture des premiers articles de ce blog, le ton m'a paru austère, sérieux, compassé, scolaire. En un mot: chiant. Donc, avec plus d'images et une meilleure humeur, je devrais rendre le tout moins constipé. Voilà, ceci est une note d'intention, reste à voir la mise en application. Tout d'abord des articles plus courts (c'est mal parti...) et puis des images. j'en ai quelques unes, je les ajouterai.

(la photo ne represente pas les refuses de la soupe aux choux, c'est un des monuments emblematiques de Seattle)

Ainsi donc, après presque 12 heures sur le site (du boulot), j'ai décidé de passer outre la sortie habituelle pour m'aventurer dans le centre. C'était clairement une idée pas terrible. Tout d'abord il pleuvait fort. Puis j'avais pas mon guide (mais une carte quand même). Donc je me suis garé n'importe où (mais pas n'importe comment, je rigole pas avec ça...) et je suis allé vers l'eau. Pas que je voulais me baigner, hein, mais je voulais vérifier qu'il y en avait bien dans le coin. Bon, il y en a, c'est certain maintenant, j'ai pu retourner en me gourant moyennement. En fait Seattle, c'est comme une grande ville européenne tartinée sur un archipel. Je vous conseille Google Maps (tapez Seattle, sisi, vous allez y arriver) pour vérifier ça. Donc question orientation, c'est plutôt bof. Voilà voilà, c'est le week-end, je vais enfin visiter autre chose que le Northgate Mall...

jeudi, novembre 02, 2006

Mes collègues

Il y avait déjà deux collègues de mon entreprise ici. Un (Toon) depuis un an et demi, l’autre (Stijn) depuis un an exactement. C’est d’ailleurs ce dernier qui est venu me chercher à l’aéroport et le lendemain matin à mon hôtel, m’accompagnant même dans l’interminable attente (plus de quatre heures) pour le badge, indispensable sésame pour tous les locaux. Ils sont tous les deux fort sympas et m’aident vraiment. Un jour où je n’aurai pas oublié mon appareil photo à l’hôtel, vous pourrez même voir à quoi ils ressemblent...

Centre commerciaux

Mon sens de l’orientation se révèle souvent suffisant à Bruxelles ou ailleurs dans la vie réelle. Ici, j’ai quand même bien perdu les pédales à l’heure de retourner à l’hôtel. Les demi-tours étant souvent problématiques, j’ai eu l’occasion de voir ce qu’il y a à côté de l’autoroute. Visiblement, le concept de village, d’église centrale entourée du café et de l’école n’est pas du tout la norme dans les environs immédiats d’une des plus grandes villes des USA. Pour le peu que j‘en ai vu, ça ressemble plutôt à l’entrée de nos villes par les centres commerciaux. On dirait juste que ce qui est marqué au sceau de la civilisation est un centre commercial d’ailleurs. Fort heureusement, la proximité de la nature (découpes de sommets enneigés, l’eau sous toutes ses formes) vient tempérer cette impression. Pour ce qui est des malls, sachez seulement que celui situé à proximité de mon hôtel, le Northgate Mall, est ce qu’on obtiendrait si on juxtaposait City 2 et le Woluwé shopping center de Bruxelles avec Belle-île à Liège. Le lieu commun qui veut que tout soit plus grand ici reçoit en tout cas une confirmation. Un des côtés les plus pratiques est que ces centres sont ouverts jusque 22h. Tout est possible quand il s’agit de consommation.

Halloween

Ce jour, prétexte mercantile en Belgique et en passe de devenir désuet avant même d'avoir reçu l'approbation générale, est ici le prétexte à arriver au boulot déguisé. Le plaisir a l'air manifeste de rester sérieux comme des papes en se promenant en abeille un dossier à la main. Il faut un jour demander des clés à une secrétaire déguisée en vampire. On doit pas, c'est juste une expérience.

J'y suis (enfin)

Ainsi donc me voilà à Seattle. A force de dire que je partais "dans une semaine ou deux" depuis deux mois, certains ont du clairement douter de ma réelle motivation à partir. Mais m'y voilà quand même. L'implantation de fabricant d'avions à Everett (un indice: ce n'est pas Microsoft) est sans doute une des plus larges usines de la planète. Pour d'évidentes raisons de sécurité, il n'est pas permis de prendre des photos. C'est un peu dommage pour l'impressionnant bureau d'études. Mais bon, je ne suis pas doué en description, et comme je n'ai jamais apprécié ça outre-mesure en tant que lecteur, je doute de parvenir à vous y intéresser. Sachez seulement que c'est fort grand (vous vous en doutez), que je suis garé à 10-15 minutes à pied de mon bureau (et dans ces moments-là je marche plutôt vite), qu'il est plus prudent de prendre sa voiture pour aller chercher son badge à l'autre bout de l'usine, que je vois les montagnes, au loin, par la fenêtre, qu'il y a des avertissements qui paraissent bizarres au premier abord (zones où il est défendu d'avoir des conversations sur des sujets professionnels sensibles ou confidentiels) et que l'ambiance, à l'instar de celle des bureaux d'Airbus à Brême, est empreint de calme. Au total, malgré de minuscules désagréments comme un accés difficile à Internet (j'écris hos-ligne), je suis fort content d'être là.

Les Américains

je n'ai aucune envie de généraliser. On ne réduit pas une population de 250 millions (je suis momentanément hors-ligne, donc sans aucun moyen de vérifier mes assertions - comment vivaient les gens avant Wikipédia?) à une somme de stéréotypes. Donc, il sera admis une fois pour toutes que l'Américain moyen est un fantasme, une aberration statistique. Tout au plus ai-je pu remarquer une jovialité hors-normes presque généralisée. Leur langue, souci majeur avant de partir, nécessite une phase d'adaptation qui n'est pas encore finie pour moi. Tout le monde se comporte comme si la planète parlait anglais à mille à l'heure. J'attendrai ma première réunion professionnelle (cet après-midi) pour me situer vraiment. La première étape, celle des films non sous-titrés dans l'avion, avait même été encourageante. On verra. Je surnagerai de toute façon, être étranger ici me donne une certaine immunité linguistique.

Prolégomènes

Je m'appelle Marc Mineur et de suis à Seattle. Pour des raisons purement professionnelles. En effet, j'ai été envoyé dans une des plus grandes usines du monde en renfort-caisse pour le bureau d'étude. Je profite de cette opportunité pour découvrir ce qu'il y a au-delà de l'Europe et pour réactiver mon instinct de survie, qui avait tendance à s'assoupir de l'autre côté de l'Atlantique. Ceci est le blog relatant cette expérience. Les aspects professionnels seront évidemment réduits au minimum, pour d'évidentes raisons d'intérêt, surtout, et de confidentialité, un peu. Le nombre des personnes susceptibles d'y goûter est de toute façon suffisamment restreint pour qu'un débriefing oral soit envisageable. Les aspects les plus triviaux et personnels seront aussi moins évoqués. Je ne vois pas en quoi 9000 kilomètres devraient changer mon manque de goût pour l'épanchement. que reste-il dès lors? Une somme d'impressions, une tentative de privilégier les sensations à la réflexion. Il est plus que douteux que j'y arrive mais bon, c'est le moment ou jamais d'essayer. Bonne lecture, venez voir de temps en temps où j'en suis.