vendredi, avril 27, 2007

Tout le monde veut être le dj (air connu)

Rendez-vous compte, un mois sans concert. Une véritable traversée du désert, un carême insoutenable. Qui est heureusement arrivé à son terme. Avec des compatriotes qui plus est. Moi qui ne pratique pas vraiment le patriotisme musical, j’étais quand même content de voir Soulwax ce mercredi. J’ai fait un petit paragraphe sur eux que j’ai mis après le texte. Comme ça les non-geeks peuvent passer un moment pas trop pénible. On peut dire que je vous traite bien. C’est sans doute pour ça que j’ai aussi peu de plaintes.

Tout avait pourtant plutôt mal commencé. Un contretemps aéronautique à Chicago pour les héros de la soirée chamboulait le planning. C’est-à-dire que tout prenait du retard. Heureusement, la salle du soir, le Chop Suey, est situé sur Capitol Hill, donc près du marchand de disques aux 250000 références et ouvert jusque minuit. Parcourir les dernières nouveautés sur les bornes est un des petits plaisirs de la vie. J’ai pu me mettre à jour comme ça. Si vous avez pris cette phrase au premier degré, c’est que vous ne lisez pas souvent ma logorrhée sur mescritiques.be, auquel cas vous auriez constaté ma frénésie actuelle. Mais je vous en veux pas, ceci est un blog plus tous-publics, avec des images pour ceux qui aiment ça.

En trainant le plus possible, j’arrive encore copieusement en avance pour voir le set de Muscles (ci-dessus). Objectivement, c’est assez mauvais. L’Australien beugle dans un micro sur un fond de techno-dance assez cheap. Mais comme ça ne dure pas longtemps et que ça aide à patienter, on sourit et on prend des photos.


Entre les concerts, typiquement, la musique qui passe est juste là pour meubler. A cet endroit, c’est le dernier Broken Social Scene qui passe souvent. Mais ce soir, ce sont des Dj’s de qualité (j’avais même parcouru leur cd un peu avant). Les frères Dewael ne vont pas se faire accompagner de clinches. Et en effet, ils assurent vraiment.

Soulwax, quatuor tout de blanc vêtu, commence à minuit pile. Ce qui est tard. L’assistance est fournie sans plus. Pas de soldout en vue. Ca fait maintenant deux ans qu’ils tournent avec ces versions dance plus ou moins analogiques de leurs chansons. Avec trois claviers-synthés-séquenceurs et un vrai batteur, leur set est impeccablement rôdé. Sans aucun temps mort. Une bonne partie du public bouge. C’est sans doute banal à lire, mais je vous rappelle qu’on est à Seattle, capitale mondiale des buveurs de cafés en noir avec un bonnet. Dépourvus de leur portable Mac, ils peuvent aussi se trémousser de temps en temps. Bonne ambiance due à cette musique qui reste très énergique même entre les moments paroxystiques. C’est électronique, presque sans vocaux, mais l’impression de direct est mise en valeur par des musiciens qui se donnent sans retenue. Leur production sudoripare ne laisse pas de doute là-dessus.

Après une heure, place aux Dj’s. C’est-à-dire les deux frontmen qui passent des disques. Et malgré le départ du gros des troupes (il est quand même une heure du matin un mercredi), le set est impeccable, avec un base électro à la fois exigeante et accessible. Qui se consomme avec les pieds mais laisse la tête sourire à ces inserts inattendus et pertinents. Pas de doute, point de vue animation, c’est la classe mondiale. Quand des Gantois séduisent les Etats-Unis, ce n’est pas qu’une hyperbole. A deux heures, devinez quoi ? On arrête tout. Heureusement pour mon quota de sommeil notez bien. Le temps de les féliciter (en néerlandais, soyons sport), je prends congé et je retourne dans ma chambre que j’ai quitté plus de 18 heures auparavant. Je suis encore un peu fatigué tiens. Mais je ne vais pas devoir faire de prise de sang pour savoir pourquoi....

Hé bé, j’ai encore beaucoup parlé moi... Malgré ça, je propose un petit supplément de blabla musical : Si Soulwax ne m’a jamais paru un groupe passionnant, pratiquant le mélange rock-dance alors que la vague anglaise des Charlatans et autres Stones Roses avait disparu et avant que New-York ne nous livre The Rapture, !!! et autres LCD Soundsystem, ils assuraient sans brio particulier la transition. C’est alors que les frères Dewael ont eu deux bonnes idées. La première c’est de relancer la mode du mash-up, autorisant presque toutes les juxtapositions dans sur leur désormais célèbre compilation As Heard On Radio Soulwax vol.2 sous le nom de 2 Many DJ’s. La seconde est de complètement retravailler le laborieux album Any Minute Now à la sauce dance pour en faire les flamboyantes Nite Sessions. Si vous avez du temps devant vous, au boulot par exemple, je mets un lien vers deux critiques. Une ici par votre serviteur et une autre ici par Fred.

Les hasards du calendrier font qu’en l’espace de 7 jours vont se produire à Seattle LCD Soundsystem, !!!, Andrew Bird, Morrissey, Arctic Monkeys, Explosions In The Sky, Eluvium ou Tapes ‘n Tapes. Un pays de cocagne auditif je vous dis. Donc vous allez encore voir des photos sous-exposées dans un futur proche.

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