lundi, mars 26, 2007

La télé passe à la radio

Allez, un peu de courage, encore un concert. Mais du très haut niveau. Le week-end, je vous l’ai déjà dit, n’avait pas été trépidant. Mais ce n’est pas une obligation non plus. Vu de chez vous, je dois d’ailleurs passer pour un rat de concert, qui ne sort que pour changer de salle. Il n’en est rien bien heureusement.

Presque cinq mois et j’ai encore plein de choses à découvrir. Des endroits par exemple. Ce soir, le Moore Theater. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un théâtre. Comme son nom ne l’indique pas, il fête cette année ses 100 ans. Le bâtiment du moins. C’est donc avec surprise que je me retrouve dans un hall avec marbres, lustres, la totale. La salle est elle aussi impressionnante avec ses deux balcons. Comme j’ai acheté mes places bien en avance (une habitude), j’ai le droit d’aller dans la fosse.

Etant donné que je n'ai que peu d'idée de qui me lit ici, j'ai décidé de publier ce qui est plus musical sur le site http://www.mescritiques.be. Comme ça, je n'embêterai pas trop ceux qui ne connaissent pas les groupes dont je parle. L'article se trouve ici. Sachez pour faire court que cette salle présente une excellente acoustique et que Tv On The Radio est un des groupes les plus excitants du moment. Comme j'avais été un peu prolixe hier, je me rattrape avec plus d'images.

Un bon côté à ce concert est son heure de clôture raisonnable. Terminer à 23h un dimanche soir, c'est l'assurance de passer une nuit suffisante pour aborder la semaine.

dimanche, mars 25, 2007

Et maintenant un peu de blabla

(Un Blogger - le logiciel du blog - en petite forme m'a empêché d'uploader mon article. Donc si vous le lisez mardi matin, imaginez qu'on est lundi pour un effet maximum)

Comme j’ai remarqué que la fréquentation de ce blog connait un pic le lundi, je me suis dit qu’il serait irresponsable de vous laisser sur votre faim, vous obligeant ainsi à vous mettre au vrai boulot sans avoir la sempiternelle rengaine du dimanche soir (pour moi). Malheureusement, ou heureusement, c’est selon, le week-end n’a pas été trépidant. C’est que le shopping, c’est un peu ce qu’il y a de moins blogogénique (le beau néologisme que voilà). Et, contrairement à mon habitude, je n’ai pas pris de photo de building ou de l’eau ou des nuages. De plus, je ne suis sorti ni vendredi ni samedi, ce qui n’a plus dû m’arriver depuis longtemps. Enfin, le concert du week-end c’est pour ce soir (Tv On the Radio, chic chic). Mais allais-je vous laisser prendre le café du lundi matin sans tartine à lire ? C’est vraiment pas mon genre. La preuve, cette introduction pour dire que je n’avais rien à vous dire...

Ca fait à peu de choses près cinq mois que je suis ici. Ca commence à faire beaucoup. Non que je me lasse croyez-le bien mais ce n’est plus la petite mission touristique qu’on pourrait croire. Quand je reviendrai pour de vrai, j’aurai passé huit mois. Trois saisons. Un temps à la fois très court et très long. Mais je me réjouis de revenir, ne serait-ce qu’un temps. Mon dernier séjour m’avait fait du bien, même s’il avait été marqué par un certain stress dû à des éléments extérieurs presque réglés maintenant. Rien de grave, hein. Et, de plus, je n’ai pas eu le loisir de revoir autant de monde que je l’aurais désiré. J’espère pouvoir remédier à ça cette fois-ci. On reste au contact, hein, on devrait pouvoir s’arranger.


Est-ce que ma vision de l’Amérique et des Américains a changé ? Oui, certainement. D’autant que je suis dans ce que j’appellerais une troisième phase. La première consiste à tout voir avec un œil attentif, neuf et amusé. Etant donné que finalement j’ai peu voyagé, j’ai dû trouver mes marques ici. Notez que si j’étais venu ici en touriste (mais personne n’est vraiment touriste à Seattle), j’en serais resté là. Puis une phase de rejet relatif. C’est l’état d’esprit qui prévalait quand je suis revenu. Puis, un peu apaisé, je me suis dit qu’il était temps d’un peu profiter de mon passage ici. C’est à peu près où j’en suis. Il me restera 12 week-ends à passer. Ca peut aller très vite si on se met dans l’idée que je ne risque pas de revenir. Depuis un an, l’enchaînement des événements est presque exemplaire. Je suis donc venu aussi parce que je n’avais pas de raison valable de ne pas le faire. Il fallait que je me secoue de toute façon. A moi de faire fructifier ça.

Ai- je rencontré suffisamment d’Américains pour me faire une idée ? Non, pas du tout. Mais j’ai des éléments. Seattle est un peu à part. Si la tendance générale en Europe est de prendre la calamiteuse (le mot est faible) politique extérieure des Etats-Unis comme une raison suffisante pour se croire un peu plus subtils, sachez que des régions comme l’état de Washington développent le même genre de complexe de supériorité vis-à-vis du sud du pays (je n’ai pas sur mon portable la phrase exacte, mais c’était ce qu’on a entendu en fin de soirée : « Rednecks, you a rest of history. Dinosaurs. No freedom for you assholes »). Ce n’est certainement pas cette région qui a amené (et encore mois maintenu) Bush au pouvoir, mais je n’aimerais pas être à leur place, derrière un pouvoir qu’ils n’ont pas choisi et persuadés d’avoir raison. J’aurais toutes les raisons du monde de me sentir chez moi ici. C’est rempli de gens qui pensent comme moi, lisent comme moi, écoutent comme moi (sisi). Mais j’ai toujours répugné à cet esprit de communauté. C’est ce qui fait que je ne vivrai jamais dans un village par exemple. Mais pour des tonnes de raisons, je me plairais mieux ici que, disons dans 90% des villes belges. Pourtant je ne resterai pas ici. C’est mon choix, c’est ma décision. Reste à trouver au pays une vie qui corresponde à mes aspirations. J’ai bon espoir, hein.

Encore une fois, je ne savais pas ce que j’allais écrire au moment de commencer cet article. Comme trop souvent, j’ai encore trop parlé. Le plus déroutant avec un blog, c’est qu’on ne sait pas vraiment à qui on s’adresse. Si j’en crois les statistiques, on me lit. Il y a une règle (je n’ai pas la référence sous la main, je l’incorpore dès que possible) de l’internet qui veut que 1% des utilisateurs produit du contenu sur Internet. C’est évidemment mon cas. 10% interagit. Le reste, non. Ce qui veut dire que pour un commentateur (ou commentatrice, hein) j’ai dix lecteurs. C’est sans doute exact dans la tendance. Sinon, comme vous vous en doutez un peu, j’aime beaucoup écrire ce blog.

Voilà voilà, je joins quelques images de soirée. Une personne moins effrayante dans la vraie vie et une poule qui était à table la semaine passée chez Stijn. Il est bizarre ce garçon, à vouloir quitter un endroit convivial ou les poules sont à l’intérieur de la maison. Hihi.

Allez, à bientôt en vrai. Ah oui, j’ai bien peur que vous n’échappiez pas à la narration du concert de ce soir...

(voilà c'est fini. Maintenant, réalisez que vous êtes déjà mardi! Le café a déjà un meilleur gout, non?)

vendredi, mars 23, 2007

Merci pour la tarte Simone

Encore un concert allez-vous dire. Et vous n’aurez pas nécessairement tort. Mais je me dis que je serais bête de ne pas en profiter. Je vais quand même revenir un jour et je vous défie de trouver des trucs plus intéressants à faire.

Fini le temps où tous les concerts se déroulaient chaque fois dans un endroit différent. Retour donc au Chop Suey, situé comme la plupart des endroits intéressants à Capitol Hill. C’est un sommet de la vie nocturne, surtout au sens propre (il doit pas y en avoir de plus haut). Comme à mon habitude, j’arrive assez tôt. Surtout que j’avais dans un premier temps acheté le ticket pour la première partie. Mais même comme ça, je rate le tout début d’Au Revoir Simone. Les trois New-Yorkaises sont charmantes et leurs chansons sont exactement aussi pop, aussi mélancoliques que sur l’album The Bird Of Music paru récemment. Question tenue, c’est un peu Toi aussi collectionne la Barbie Kraftwerk. Les meilleurs moments sur disque sont aussi ceux qui fonctionnent le mieux devant des gens. A Violent Yet Violent World ou Lark sont les plus réussies. Après une demi-heure de set, le concert est fini et la soirée est lancée. On retiendra les paroles :

Depressing things Are Empty Beds And Lonely Dinners
Middle-aged Women With Naked Fingers

Peu de temps après, Frida Hyvonen est une suédoise toute seule au piano électrique. C’est rare de rester aussi attentif tout au long d’un concert d’une artiste dont on n’a strictement jamais entendu parler. C’est que tout est très réussi, rigolo et touchant. Un peu comme le Jeanne Cherhal première mouture sans les envolées cabaret. Il n’est pas courant de se remémorer des chansons après une écoute pourtant elle parvient à me faire sentir ça. Bonne surprise venue de nulle part.

Comme je ne voulais pas venir sans au moins connaître la tête d’affiche, je me suis procuré le seul album de Under Byen. La première écoute a été plutôt aride, mais les suivantes m’ont mis en appétit. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils ont fait mieux que répondre à l’attente. Enregistrer de bons morceaux est une chose, les rendre encore plus intéressants en live en est une autre. Sept musiciens, deux batteries, deux violons, ce n’est pas si exceptionnel mais on sait que tout sera mis en œuvre pour une efficacité maximale. C’est subtil et puissant, les contrastes sont mieux rendus, les moments paroxystiques sont impeccables. Et puis aussi il y a une chanteuse, qui chante comme Björk (certains morceaux y ressemblent vraiment) dans ses moments apaisés. Elle se réfugie au milieu de la scène et derrière ses cheveux alors qu’elle a un physique... disons... danois, ce qui est mieux que bien. C’est elle qui apporte le supplément d’âme qui fait parfois défaut aux abstraites compositions du post-rock. La tension qui est apportée par les deux violons pourra rappeler certains moments des Cranes. Une chanson comme Den her sang handler om at få det bedste ud af det (ah oui, ils chantent en danois, et la voix est assez floue pour qu’ils puissent nous fourguer l’annuaire de Copenhague) est un must .

Un concert change l’image qu’on a d’un groupe. Je n’ai plus jamais écouté Architecture In Helsinki depuis leur mauvaise prestation des nuits Bota. J’ai réécouté Samme Stof Som Stof depuis le concert et tout a pris un sens nouveau. Alors que j’allais de façon routinière voir en vrai ce dont j’avais parlé, je me suis retrouvé face à une artiste solo originale et un groupe qui m’a donné une des meilleures performances que j’aie pu voir ici.

Je me rends compte que cet article est un tantinet élitiste. Il aurait peut-être plus sa place ailleurs, sur l’autre blog ou sur le site. Je vais peut-être d’ailleurs le dupliquer. Allez, plus qu’un seul concert et on ira voir The Arcade Fire tous ensemble...

Pour prolonger l’immense plaisir de la lecture :
Une critique de Au revoir Simone
Le Myspace d’Au Revoir Simone
Le Myspace de Under Byen. Certains des morceaux les plus marquants s’y trouvent.

mercredi, mars 21, 2007

Heureux qui comme Ulysse (poeme connu)

Pour ceux qui ont quitté l'enseignement secondaire depuis trop longtemps ou ont un trou dans leurs classiques, je renvoie au poeme complet ici.

Mais mon but, pour une fois, n'est pas d'étaler une hypothétique culture. Non, je voulais juste profiter de cette tribune très populaire pour dire que je reviens en Belgique le 30 mars. La dernière partie de mon séjour sera du 10 avril au 28 juin. Voilà voilà, notez ça dans vos agendas et prévenez vos verres à bière.

A bientôt?

dimanche, mars 18, 2007

Devinez qui est là?

Non, ce n'est pas Zorro qui est arrivé, mais le printemps. Comme il faisait donc plutôt beau, j'ai trouvé le courage surhumain de me traîner dehors. Direction Discovery Park. C'est beaucoup plus grand et plus beau que je l'avais d'abord pensé. Vous allez me dire qu je vous ai déjà fait le coup des photos de cet endroit. Je vois au vous m'êtes fidèles, c'est un vrai plaisir...

Chouette panier

Pas de concert prévu ce week-end et pour une fois pas envie de faire la même photo que les autres fois. C’est la Saint-Patrick et la météo rend hommage à celle de l’île verte : pluvieuse. Ca ne décourage visiblement pas des légions entières de gens habillés en vert et déjà bien entamés dans l’après-midi.

Il faut quand même se déplacer avec son appareil photo quand on va en ville. Sinon on risque de rater de grands moments de civilisations comme ces retransmissions de matches de basket à même les toilettes. C’était chez Macy’s, un genre d’Inno local.

Cette personne en manque ou en trop plein de marques d’affections propose des hugs (accolade ?) gratuits aux passants de ce qui ressemble presque à une place.

C’était la séquence « je suis à deux doigts de vous refourguer les inédits de ma liste de sujets ».

Pose ton verre sur Lady Pacman

C’est bizarre comme sensation d’être content d’entendre un groupe pas terrible. Un qui pratique un style sentimentalo-téléphoné, dont le batteur est incapable de faire plus que tchac-pouf, dont le guitariste joue plus mal que moi, dont la seule montée est ratée. Je trouve ça rafraîchissant. Presque autant que l’invention qui allie régression et boisson, j’ai nommé la table-pacman.



mercredi, mars 14, 2007

On est nulle part et c’est maintenant (air connu)

Comme un album de Bright Eyes sort le mois prochain, j’aurai l’occasion d’en reparler plus longuement pour ceux et celles que ça intéresse. Mais je vais quand même vous parler du concert de dimanche soir. Le jour, l’endroit (Le Showbox), le public aussi, tout était fort proche des conditions de mon premier concert ici. C’était il y a quatre mois et j’en ai vu depuis, des chanteurs, guitaristes, bassistes, batteurs ou même claviéristes et violonistes. Pas d’accordéonistes, non, mais des trompettistes. J’arrête là la liste (non c’est pas un instrument).

Bright Eyes, c’est un groupe qui marche plutôt fort aux Etats-Unis, du moins si on en croit la vitesse à laquelle toutes les places se sont vendues. J’avais bien aimé ses trois dernières sorties, pas de raison d’hésiter. Surtout qu’au moment où je me suis procuré les tickets, je ne savais pas que Bloc Party passait le même soir, avec Final Fantasy qui plus est. Mais je n’ai pas pour habitude de bouder mon plaisir. Alors je vais dans la foule, la vraie, pas celle des vieux comme moi qui ont accès au bar mais sont loin. A moi donc les gens qui ont la moitié de mon âge et font des photos avec le flash. Ce qui est non seulement interdit mais aussi à cause de leur taille, leur fait une image toute sombre à part le bonnet de la personne devant en surexposition. Je dois bien avouer que ça m’amuse beaucoup, comme quand ils mettent deux secondes de temps d’exposition et s’étonnent de voir le guitariste tout flou...

Il y a l’inévitable première partie, molle comme on pouvait s’y attendre. A Weather est signé par Saddle Creek (comme la tête d’affiche) et fait dans le folk lent et intense. J’ai pas des masses vibré notez bien mais la fatigue n’aide pas.

Bright Eyes arrive ensuite. C’est la folie autour de moi, les flashes crépitent (voir plus haut). Conor Oberst (comme dans l’Echiquier Du Mal, oui oui) est visiblement fort connu et apprécié. Il faut dire qu’il est de la trempe des tout bons songwriters du moment. C’est vrai que l’alchimie entre cette musique relevée, à la limite de l’americana mais avec une ferveur de rock et la finesse de l’écriture est bien sentie. Je ne connais bien que leurs deux derniers albums studios et du live qui les a suivis et un nouvel opus est en gestation, donc je ne suis pas familier avec tout ce qu’ils jouent. Mais ils le jouent fort bien. Je regretterai juste que certaines perles comme The First Day Of My Life, Road To Joy ou When The President Talks To God (une des plus virulentes chansons anti-Bush qui soient) manquent à l’appel. Mais ça reste une des plus agréables façons de passer une soirée.

Plus de concert avant mercredi prochain. Attendez-vous à un week-end de photos du bord de l’eau et des buildings donc...

A ce propos (rien voir donc), mon article sur El Perro Del Mar a été repris (et en partie traduit) dans un blog qui parle de Capitol Hill. Ca fait plaisir. L’article en question est ici (ça veut dire que vous cliquez sur la phrase, hein...).

Vous n’en avez pas enore assez ? Une critique de Bright Eyes alors

dimanche, mars 11, 2007

Mes voisins sont des artistes

Tout le monde n'a pas la chance d'avoir des voisins artistes. C'est mon cas alors je suis super content. C'est un plaisir de voir que le processus de démythification de l'art de Marcel Duchamp a un écho lointain. En plus joli et plus printanier toutefois.



samedi, mars 10, 2007

Happy birthday John

John Edwards est animateur sur KEXP, une radio locale assez exceptionnelle dont il assure l’émission du matin, la fort opportunément nommée John In The Morning. Son goût est absolument inattaquable et je l’écoute tous les jours, pour commencer la journée avec des titres de très haut vol. Je n’en connais pas d’équivalent. Donc, quand une personne comme ça, référence incontournable de la musique indépendante fête son anniversaire au Neumo’s, on peut s’attendre à un bon moment. Retransmis en direct qui plus est.

Le premier groupe est The Shackeltons (ci-dessus). Depuis que je suis ici, j’ai tellement trié mes concerts que je n’ai presque pas vu de rock à la guitare. Le rattrapage est de très haut niveau pour deux raisons : les morceaux, un post-punk musclé et vraiment bon passe tout seul et nous met tous directement dans l’ambiance. Et puis le chanteur vaut vraiment le déplacement, avec ses chutes spectaculaires et son air possédé. Un peu comme du Maxïmo Park sous influence si vous voyez. S’ils passent dans un festival de par chez nous, allez voir ça.

Le plus embêtant quand on va voir des concerts tout seul, c’est entre les groupes. Mais ça passe vite. Le public est d’ailleurs plus varié (et mixte) qu’aux shows que j’ai l’habitude de voir. On se replonge donc dans les Blakes (ci-dessus). Encore une fois, j’ai plus l’habitude du rock qui tache et des cheveux gras. Le power-trio fait dans le rock basique et efficace, de la trempe de The Others par exemple. Et leur meilleur morceau, The Streets, joué en fin de set, est très proche de ce que font The Subways.

El Perro Del Mar revient donc. C’est un peu pour ce concert que j’étais venu en fait. Contrairement à son set de début de soirée, elle arrive avec trois musiciens, un bassiste, un claviériste et un clavier, histoire de mieux reproduire son mur du son Philspectorien miniature. Malheureusement, le public n’est pas exactement en phase. C’est que l’éclectisme de l’hôte du soir est plus important que celui du public, qui commence à être très imbibé. Mais toute la subtilité et les paroles un rien désabusées (All The Feeling you got for me/Are like for a dog) m’isolent et je peux passer le bon moment que j’étais venu chercher. C’est amusant d’entendre deux fois certaines chansons la même soirée avec des traitements différents. Mais les deux formules fonctionnent.Dernière preuve de la versatilité de John, le dernier groupe fait dans le hip-hop. Le public est chauffé, la fête commence. Un guitariste bien rentre-dedans rend The Saturday Nights particulièrement efficaces. Mais il part après trois morceaux, laissant le reste plus convenu. Le soufflé retombe quelque peu et je décide d’abréger ce qui est quand même mon cinquième concert.

Je décide donc de rejoindre Koen et Stijn à une soirée. Qui promettait de la musique de partout dans le monde. On se coltine donc le même style de dance-groove mais dans des langues différentes. Le côté réjouissant, c’est l’aspect mélangé du public. Ce qui n’est pas exceptionnel à Bruxelles (encore que ce soit très variable) est moins habituel ici. Encore que ce soit sans doute dû aux endroits que je fréquente. Evidemment, l’heure de fermeture n’est toujours pas négociable. On va donc prendre un denier morceau dans un des endroits ouverts 24h/24. Tout est potentiellement ouvert toute la nuit, pourvu qu’il n’y ait pas d’alcool. Soyons positifs, la gueule de bois est presque impossible..

Le chien de la mer s’échauffe

Une des bons côtés quand on vit dans une ville comme Seattle, c’est que les surprises peuvent venir de partout. Ce vendredi, c’est une performance chez un disquaire qui me faisait passer de la semaine au week-end. Presque sans transition d’ailleurs puisque c’est directement après le boulot que je suis allé à Capitol Hill. C’est la première fois que j’assiste ce genre de petit concert. Et, tant qu’à faire, autant commencer par une de mes artistes préférées de 2006. El Perro Del Mar, comme son nom l’indique, est suédoise et a sorti un album éponyme très teinté pop sucrée sixties, avec des mélodies de petite fille triste. Dans le genre c’était très réussi (la critique de l’époque est lisible ici). Elle se présente à nous toute seule, avec sa guitare. Cette configuration minimale met sa voix bien en évidence. Cette voix de femme qui présente une fêlure véritable qui lui donne tant d’humanité. Les chansons sont toujours simples, avec peu de paroles répétées à l’envi. Mais toujours très efficace. En vingt minutes, tout est dit, la soirée peut commencer.


vendredi, mars 09, 2007

Toi, t’es une histoire qui rouille (album connu)

Sans que sache trop pourquoi, les concerts se bousculent cette semaine. Pas la semaine passée, pas la prochaine, non, celle-ci. Si on ajoute une critique ridiculement longue du terrible dernier album d’Arcade Fir (elle est lisible ici ou en cliquant sur le lien dans la marge à droite, mais vous avez compris ça), la semaine est chargée en musique. Ce n’est aucunement une plainte.

Première étape de ce marathon, Do Make Say Think. C’est très récemment que j’ai eu connaissance de ce collectif canadien, via leur dernier album You, You’re A History In Rust (une critique est disponible ici). Mais j’ai adhéré tout de suite. Comme au bon vieux temps des vendredis bruxellois, je dors un petit peu en rentrant du boulot. Mais je me réveille à temps pour voir la première partie au Neumo’s (la salle que j’ai découvert la semaine passée). Le groupe d’ouverture s’appelle Berg Sans Nipple. C’est comme je vous le dis. Heureusement, leur musique est plus intéressante que leur patronyme. C’est un mélange de Lymbyc Systym pour la formule du duo batteur-claviériste et de Dosh pour l’apport en bidouille. Le résultat est très rythmé et dense. Très bon donc.

Je rejoins Toon et Christina au fond de la salle entre les deux groupes. C’est aussi un peu grâce à eux que je connais le groupe principal. Qui ne tarde pas à arriver. Ils sont huit. Avec cuivres et violon. Et surtout deux batteurs. La section rythmique m’avait enchanté sur l’album et ici aussi, tout restera subtil et maîtrisé. A quelques rares exceptions, Do Make Say Think pratique une musique purement instrumentale. Mais rien ne manque. Et les accélérations sont souveraines et pas téléphonées. De grands musiciens pour de grands morceaux. Mais pas un grand public dans le fond. Je m’avance donc pour voir ça de plus près pour le final. Ils auront joué presque deux heures. Leur dernier album y sera presque entièrement et les morceaux qui m’étaient inconnus vont m’amener bientôt vers le reste de leur discographie.

Voilà, un bon groupe donne de bons concerts. C’est parfois simple la musique...

dimanche, mars 04, 2007

Les Wisigoths, les Ostrogoths et les Goths tout court (BD connue)

Moins c'est préparé plus c'est réussi. C'est un slogan un peu faible mais c'est parfois vrai. Alors que j'avais passé les deux coups de fil indispensables pour ne pas passer ma seconde soirée du week-end tout seul chez moi, je somnolais mollement en observant les progrès des gravures de CD en cours. Pas exactement le couteau entre les dents donc. Et puis Stijn est passé me chercher (son genou endolori lui assigne presque d'office le rôle de bob) et on a embarqué Koen.


La soirée du jour (du soir si vous préférez, mais arrêtez de m'interrompre tout le temps, on va pas y arriver, là...) était au profit du Darfour. Après la charité au service de la fête (voir épisode de la semaine passée), c'était donc la fête au service de la charité. L'endroit était le Baltic Room, sympathique bar qui voit des américains se trémousser, ce qui est plutôt réjouissant dans cette ville souvent dédiée à la méditation avec bonnet et vêtements noir autour d'une bière d'une micro-brasserie locale. Alors qu'on profitait gentiment d'un point de vue élevé, des renforts sont arrivés. Il s'agissait d’Annie, une connaissance de Stijn et de sa copine dont je n'ai pas compris le prénom (ce qui est embarrassant). On descend donc dans l'arène, pour voir le tout de plus près. Koen étant en mode communicatif (ça fait très communicatif) on s'amuse beaucoup. Alors qu'il est une heure trente et que Toon nous a rejoint, on pense une fois encore qu'on va en rester là.


Eh bien non. Pour une fois, on ne rentrera pas avec une nostalgie pour la fête du vieux continent. Il y a, un peu plus haut à Capitol Hill, un endroit où on peut profiter de notre élan. Difficile à trouver, d'ailleurs l'endroit. Et pas des masses accueillant. Une fois que le personnel est rassuré quant à la pureté de nos intentions et dûment parrainés par une connaissance d'Annie, nous entrons enfin dans l'antre. On a beau savoir qu'on est dans un endroit alternatif, un club gothique, c'est quand même un peu intimidant. Réflexe banal, on se dirige vers le bar. Qui ne vend plus d'alcool. Bon, la piste est juste occupée par cinq personnes, dont deux travestis tendance noir-latex du plus bel effet. Ma tenue exagérément yéyé (un jeans et un pull col roulé brun) pour l'endroit mais étrangement, on trouve rapidement nos marques. L'intransigeance à l'entrée servait juste à ne pas admettre des gens trop décalés. On l'est un peu mais on s'amuse très vite. C'est qu'ici, on peut vraiment danser n'importe comment sans susciter de curiosité. Et comme la musique est plutôt bonne, allant de vieux U2 aux Psychedelic Furs en passant par de l'electro gothique plus obscure mais jamais trop dark ou du New Order et Pixies, on se prend au jeu. Et on invente de nouvelles façons de faire n'importe quoi. Les collaboratrices du soir se montrant assez tolérantes en la matière. Je suis bien placé pour savoir que c'est une chance. Mais une fois encore, ça doit se terminer. Il est à peu près quatre heures mais la relative clémence de la météo nous autorise à converser dehors, pas somnolents que nous sommes pour n'avoir bu que de l'eau les trois dernières heures.


Comment une soirée comme ça peut-elle se terminer? Chez Koen pour un spaghetti, ça me semble aller de soi. En fait, c'est exactement le genre de samedi soir qu'il me fallait pour me remettre d'équerre. Oui, on a encore plein de choses à découvrir après quatre mois.

Powershot A70 mon ami

Il ne faut pas toujours des prétextes convaincants pour sortir avec son appareil photo. Un coiffeur et la recherche d'une ceinture suffisent parfois. Voici les photos de la semaine, iterchangeables avec celles des autres semaines. Elles ne se ressemblent pas toutes nécessairement mais je soupçonne que de votre point de vue ça doit être un peu monotone. Les vraies impressions ne sont pas partageables de toute façon, prisonnières qu'elles sont de leur évanescence. Mais je continuerai la publication en ligne de mon album de photos.

Le temps s'améliore lentement, il est à peu près temps. J'en viens à penser que le printemps n'est pas un concept qui n'a pas été importé.


vendredi, mars 02, 2007

Une ourse polaire dans l'autobus (air connu)

En établissant la liste de mes quinze albums préférés de l’année 2006 (l’article complet est ici pour ceux que ça intéresse), j’avais constaté que j’avais vu 10 de ces artistes en concert. C’est déjà fort bien. Mais j’ai maintenant la possibilité de compléter ce grand chelem. Mardi, il y en avait déjà deux au programme : Malajube et Snowden.

En arrivant au Neumo’s, endroit que je n’avais pas encore fréquenté et dont il va souvent être question ces prochaines semaines, il y avait une petite affiche indiquant qu’en raison de la météo, Snowden ne serait pas là. C’est assez râlant mais un peu compréhensible. C'est-à-dire que si la route dans le centre de Seattle est sèche, il n’en est évidemment pas de même dans la région. En quittant le boulot, j’avais retrouvé ma voiture sous dix bons centimètres de neige. Vu le faible remplissage du parking quand je quitte le bureau, il est toujours facile de retrouver mon véhicule. Sous une couche pareille, ce n’est pas exactement le cas. On a vite l’air bête dans ces cas-là. Dix kilomètres plus loin, la neige se transforme en pluie, ce qui est plus facile pour rouler. Donc, excuse acceptée.

Comme souvent, j’arrive tôt aux concerts. Ce qui me permet de profiter de tout le programme. Ce soir, c’est le groupe local Fleet Foxes qui ouvre le bal. Et qui l’ouvre bien. Je ne peux pas faire semblant que j’ai tout écouté religieusement mais leur musique est bonne. Dans le genre, je ne l’échangerais pas contre un baril d’Elbow. Visiblement, le manque de concerts les fait un peu bailler aux entournures mais certaines compositions sont toute bonnes. Il y a décidément du potentiel dans le coin...

On passe donc directement à la tête d’affiche de la soirée. Pour une fois, il y a une composante francophone non négligeable dans le public. Ce qui va se voir tout de suite, l’expansivité des habitants de Seattle n’étant pas exactement ce qu’il y a de plus remarquable. A ce moment, je me demande comment ces Montréalais vont faire pour reproduire devant nous toute la folie de l’album. La réponse vient bien vite : avec plein de bruit. C’est qu’un concert de Malajube, c’est très rock ‘n roll. Et leurs influences glam’ s’expriment par une énergie bien revigorante. Un bassiste avec une tête d’ours, un claviériste-chanteur ressemblant à un croisement improbable entre un loubard et John Stargasm de Ghinzu, ce sont deux signes qu’ils ne sont pas là pour la morosité. Evidemment, un set joué plein pot (les chants n’arrivent que rarement à poindre) n’est pas un gage de subtilité. Mais des titres comme Montréal -40° (dont est tiré le titre de cet article) ou Etienne d’Août sont quand même de sacrés morceaux. Réflexion pour finir : je comprends bien mieux l’anglais de Seattle que le français du Québec qu’ils utilisent un peu.


Je m’étais fait une raison, je n’ai pas vraiment vibré lors de ce concert mais je suis loin d’être déçu. C’est cependant à dix minutes de la fin du concert qu’on apprend que Snowden sera bien là. La plupart des spectateurs partent, repus. Ajout de fort mauvaise foi : tant mieux. On se retrouve donc à une quinzaine, à minuit, pour le début du concert de Snowden. Le temps de prendre une bière (très pratique, la Red Stripe est vendu en bouteille de 70 cl, ce qui tient tout le concert...) et c’est parti. La musique des géorgiens est un peu sombre, un peu bruitiste, très prenante. N’y allons pas par quatre chemins, c’est incontestablement un de mes meilleurs moments depuis que je suis ici. L’heure ? La salle remplie au dixième, leur envie d’en découdre après s’être battu avec les éléments, la bassiste qui rejoint celle des Subways et celle des Veils dans la liste des plus de ces groupes ? Je n’en sais rien, mais je n’en perds pas une miette. Il faudra que je réécoute cet album difficile d’abord mais d’une puissance indéniable.
Tous les musiciens sont excellents. Si cette musique ne repose pas sur la virtuosité, l’intensité ne pourrait pas être là sans une exécution impeccable. Je les remercie après le concert, ils me remercient d’être resté jusqu’une heure du matin un mercredi soir. Métier ingrat que le leur quand même. Il est temps que je rentre dormir.

Toutes mes excuses, je me suis encore répandu en paroles. J’aimerais pouvoir vous dire que je ne le referai plus. D'autant que la semaine prochaine sera très musicale...

Pour écouter ce que j'ai vu:
http://www.myspace.com/fleetfoxes
http://profile.myspace.com/malajube
http://profile.myspace.com/snowden