dimanche, janvier 21, 2007

Georgetown is burning (air connu)

Ca y est, j'ai trouvé un gimmick pour les titres, c'est déjà ça de pris. Quand on a passé un vendredi à écouter de la musique tout seul dans sa chambre, on se doute que le samedi soir ne sera pas pareil. Stijn nous avait signalé une soirée à Georgetown. C'est un quartier situé au sud de Seattle, entre le port et l'aéroport de Payne (l'aéroport internationnal Seatac est encore plus au sud). Dit comme ça, ça ne respire pas le cadre champêtre. Et de fait, c'est assez industriel, moche et déprimant. Imaginez un Vilvoorde qui parlerait américain. Mais l'essentiel n'était pas là. J'allais assister à une soirée disco chez des vrais gens. L'hôtesse était une fille aux cheveux bleus et au chat noir. Rassurez-vous, ce n'est pas une façon scabreuse d'affirmer que ce n'est pas une vraie bleue. Son félin favori était juste en train de nous observer calmement de son point de vue.
Si tout commençait de façon assez stijf comme on dit chez nous, ça n'a pas tardé à remuer gentiment. Dans une ambiance bon enfant. Puis j'ai commis l'erreur bête: prendre un quart d'heure à discuter à la cuisine avec Koen arrivé entretemps et un marin pour chercher à boire. Quand je suis revenu, ils remettaient déjà leur manteau. Il était minuit et quelques... Le gêne de la fête n'est pas encodé dans l'ADN américain dirait-on. Tant pis pour eux, j'étais lancé. Pour une fois que je pouvais raconter des conneries, je vous prie de croire que je ne me suis pas privé. C'était comme une vraie soirée, sauf que je parlais moins vite en anglais. Je me suis bien amusé. Eux aussi j'espère. Mais moins, c'est certain. Tant pis pour ceux qui vont me croiser en Belgique dans les jours qui viennent, ils vont payer pour les autres. Puis on est allés au bar du coin. Puis dernier verre à 1h30 mais vous savez tout ça...

Il avait un joli nom mon guide (air connu)

Ca ressemble un peu à de la promotion éhontée mais ce n'en est pas. Je n'ai en effet reçu aucune gratification d'aucune forme de la part de Lonely Planet et j'ai acheté ce bouquin avec mes petits sous. C'est ici que je me le suis procuré puisqu'en Belgique, les seuls guides disponibles traitaient de l'ouest des Etats-Unis, c'est-à-dire un volume comprenant aussi la Californie, l'Oregon ou le Nevada. Evidemment, qui dit achat sur place dit livre en anglais. Mais si c'est un obstacle pour vous, vous n'êtes pas au bout de vos peines, les Américains n'étant pas exactement polyglotes. Ce Lonely Planet est fidèle à la réputation de cette maison: clair, précis et rigolo. Si depuis l'édition de 2004 certaines choses ont changé, ce n'est jamais perturbant. Les conseils sont avisés et l'ambiance est pas mal restituée. Contrairement au guide du routard, qui est écrit par des voyageurs pour des voyageurs, les auteurs sont des gens du cru, ce qui rend certaines anecdotes vraiment savoureuses. Les cartes en fin du livre me servent presque autant que la grande carte routière dans la voiture. Un achat vraiment indispensable donc.

jeudi, janvier 18, 2007

Retour provisoire


Ainsi que vous le savez peut-être, je vais encore rester un peu ici, au moins deux mois. Mais je vais quand même revenir du 26 janvier au 6 févier. Largement le temps de boire une Gauloise donc. Puis je reviens encore en Belgique le 30 mars. L'histoire ne dit pas si c'est définitif ou pas...

Demetri Martin

Dans la grande tradition des Stand-up comedians, j'en ai découvert un qui m'a vraiment fait rire. Il s'appelle Demetri Martin et officie sur la chaîne Comedy Central. Il s'agit d'un genre particulier, celui des vannes d'une seule phrase parfois. Il agrémente ça d'une guitare ou d'un piano, selon les circonstances. Une mention particulière pour ses explications de graphiques et ses petits dessins. Je vous mets quelques liens pour que vous voyiez mieux ce que je veux dire.

Sur le site de Comedy Central
Extrait 1
Extrait 2
Extrait 3

mercredi, janvier 17, 2007

Enfin une soirée qui se termine sur un matelas inconnu

Mais avant ça, il aura fallu un coup de fil à minuit alors que je me couchais, une soirée indienne, un malentendu avec un collègue, un plan de repli sur le Stumbling Monk, deux Chimay, la rencontre de deux filles et un garçon au genou amoché pour enfin pouvoir s'exprimer. Enfin, j'ai juste pris la photo de Koen et deux filles sur un matelas à deux heures moins quart du matin un samedi comme un autre.

samedi, janvier 13, 2007

On vit une époque formidable (air connu)

Bien sûr, depuis quelques temps maintenant, google a pris la main en ce qui concerne la recherche d'articles, d'images, de cartes, etc... Mais Microsoft revient dans la course. J'en veux pour preuve la nouvelle version de son moteur de recherche msn live. La fonction de vue aérienne de biais n'est évidemment disponible que pour quelques villes, et Seattle devait être sur la liste. L'endroit encerclé est celui où je me trouve au moment où je vous écris....
Le site: http://maps.live.com/

Le salon du monstre marin

Ce qui manquait dans cette série de concerts de musique indie, c’est une incursion de vrais musiciens, de groove pour compenser ces climats moroses, statiques quoique brillants. Cette lacune a été en partie comblée ce vendredi au Monster Sea Lounge de Wallingford.
Il suffit de peu de choses. Un dj qui mixe de vieux Prince (le gnome de Minneapolis, pas celui qui témoigne à Hasselt) me fait prendre conscience du gigantisme de ce que j’ai encore à découvrir. Trois, ils n’étaient que trois, un batteur-chanteur, un guitariste et un claviériste qui s’amusait à faire la ligne de basse complexe de la main gauche sur le clavier du dessous quand la main droite pouvait partir dans des solos délirants. Avec un niveau technique pareil, ces trois-là se prendraient pour les rois du pétrole dans notre royaume. Ici, tout semble naturel. Ce qui est spécialement soufflant, c’est le groove de feu qui s’en dégage. Même les pieds de la table avaient envie de gigoter. Une bien chouette façon de passer sa fatigue naturelle du vendredi soir. Même les semaines où la lecture du Stranger (voir par ailleurs) ne propose rien d’alléchant, il y a des plans b tout à fait valables.

Frigo

Mais qui sont ces gens qui me souhaitent de bonnes fêtes ? Je sais juste qu’ils me font un peu peur. Les a-t-on mis là pour me signifier de moins manger ? Je n’ai pas pris une livre, ça peut pas être ça. Une injonction à ne pas me reproduire ? Je n’ai pas besoin de rappel genre message-de-mort sur les paquets de cigarettes pour ça. Je vais mener mon enquête...

The Stranger / Seattle Weekly

Prenez les bimensuels gratuits « Zone 02 » (ou Zone 04 si vous êtes à Liège) des mois de novembre, décembre et janvier. Empilez-les. Ca y est, vous avez une idée de la taille du Stranger ou du Seattle Weekly. Ce sont les deux hebdos gratuits indispensables si vous voulez comprendre ou vous distraire à Seattle. Le préféré de tout le monde est le Stranger. Il propose un cocktail plutôt inédit. Ce qui le distingue de ses homologues, c’est un ton. Corrosif, meurtrier parfois, partial. On imagine mal par exemple Park Mail dégommer scientifiquement tous les candidats à une élection (cette semaine, ce sont des portraits au vitriol et instructifs des candidats déclarés ou putatifs à la présidence) ou publier un article se réjouissant du décès de Gérald Ford. C’est que les idées sont fort libérales. Mais les Etats-Unis étant un pays de liberté de parole, le dialogue et le compromis sont complètement impossibles ici. Je prendrai le temps de développer ça une autre fois, ce n’est pas l’objet de ce post. D’un point de vue musical, c’est le tout-pour-l’indie, ce qui me convient parfaitement mais ne doit pas passionner tout le monde. C’est donc un gratuit indispensable pour tout qui désire voir un concert, un film ou aller au restaurant. C’est ma seule lecture de la presse locale, et je dois dire que c’est rafraîchissant de voir un ton pareil, avec tout ce que ça implique d’ulcérations due à une mauvaise foi crasse.

Le Seattle Weekly est plus propre-sur-lui et propose un point de vue plus neutre et calme. Il se distingue aussi par des prises de position occasionnelles tellement à contre-courant qu’elles en sont parfois absurdes. En cinéma par exemple, Babel montre qu’Iñaritu doit arrêter de faire des films et Little Miss Sunshine est un mauvais film se moquant des pauvres. En musique, j’ai appris que My Morning Jacket (des icônes de la musique rock indé américaine) sont à peu près inconnus aux USA mais ont un succès énorme aux Pays-bas, en Belgique et au Luxembourg (ils arrivent même à placer Benelux, bel effort). Mouais.

Il n’en reste pas moins que je n’en rate pas un, ce sont vraiment des décodeurs indispensable de la vie ici.

dimanche, janvier 07, 2007

J'ai trouvé l'endroit de mes rêves

Seattle by night (de loin)

Samedi je ne suis pas sorti le soir, mais j’ai tenu à prendre quand même des photos. « C’est beau, une ville, la nuit » comme le disait Richard Borhinger dans son film du même nom qui vient de faire un bide retentissant. Vous cliquez sur l'image, elle s'agrandit. C'est formidable...

Il y a café et café

Il ne fait pas de doute que la culture brassicole tente de s’imposer ici et que tous les débits de boissons proposent une variété qui fait plus plaisir à voir qu’à goûter. Mais le breuvage-phare de Seattle reste le café. Il est partout, littéralement à tous les coins de rue, à l’entrée de tous les supermarchés. J’en ai même vu au milieu d’une chaîne de montage. Il faut savoir qu’en plus des deux petites entreprises qui se sont bien exportées comme Microsoft et Boeing, la chaîne Starbucks est aussi originaire de Seattle. Le premier des 11000 points de vente est d’ailleurs situé sur Pike’s place, le simili-marché dont il a déjà été question. Depuis, ils ont essaimé à une vitesse effroyable. Il y en a ici à tous les blocs. C’est une inside-joke (private joke n’est pas employé ici) avec Koen : on crie « Regarde, là, un Starbucks » chaque fois qu’on en voit un. Je ne suis pas encore entré dans un seul, par jeu. Il y a suffisamment d’alternatives de toute façon pour que ce ne soit pas une gageure. Un des bons côtés de cette culture de la caféine est la présence de nombreux coffee-shops dont on sort dans un état plus speedé que leurs homonymes hollandais. Ce sont des endroits calmes et feutrés, jamais trop vu que la population locale n’est pas guindée pour un sou. Un des autres bons aspects est que le café est souvent très bon. Même si comme moi on s’en tient au noir. Ce qui se dit drip ici, c'est-à-dire « de la cafetière », terme un peu trivial pour désigner ce qui ne fait pas partie de ces mélanges parfois élaborés qui encombrent les menus. Donc en ville, tout le monde a son grand (nous sommes aux Etats-Unis) gobelet avec son indispensable couvercle-pour-pas-spitter. Personnellement, comme la vie professionnelle m’a appris à apprécier ce breuvage presque thérapeutique, j’applaudis des deux mains (quand je n’ai pas de gobelet hein...).

La Joie Veut L'éternité

Rassurez-vous, ce titre n’implique pas que je suis en pleine crise mystique, je n’ai pas changé tant que ça. C’est simplement la traduction littérale de Joy Wants Eternity, le groupe que je suis allé voir vendredi soir. Fidèle au rythme de ce blog qui alterne relation de concerts obscurs et déambulations avec appareil photo, je reprends ma quête du moment musical extrême. C’est donc à la première variété qu’appartient cet article, avec son lot de photos floues et de comparaisons bien tordues. Rassurez-vous, je prépare des posts sur autre chose. Un bon concert, ça me manquait sincèrement.
Bien qu’honnêtement, je suis musicalement à la limite du burn-out. Trop de classements de fin d’année, trop de blogs musicaux contenant des merveilles téléchargeables (si ça vous intéresse, il suffit de demander), trop de noms nouveaux pour l’année à suivre, trop d’écoutes prématurées d’albums à venir (le futur !!! s’annonce comme une tuerie), trop de cd’s (mes dernières acquisitions sont du Coltrane et du Tchaïkovski, c’est vous dire), enfin, mon petit cerveau sature d’informations. Mais la perspective de braver une pluie tenace pour aller au Comet me mettait quand même en joie. C’est que l’endroit est bien situé (au dessus de Capitol Hill) et je m’y suis déjà rendu deux fois. Cette fois-ci, Koen a décidé de passer le week-end à marcher dans la neige. Drôle d’idée en soi, on verra s’il en réchappe.

Il est 21h. Le premier concert ne sera pas avant 22h, et la tête d’affiche est à minuit et demi. J’en profite pour aller voir le rayon des disques griffés au magasin pas loin, vous savez bien, celui dont je vous ai déjà parlé. Pour des prix imbattables (mon record : un double à $2.5), ils proposent des cd’s échangeables. Ce qui fait que je rate la majeure partie du premier des quatre groupes. Mauvaise idée, ce que j’en entends a l’air vraiment bon. Imaginez une version Noisy d’Interpol. Pas grave, Caves devient un nom à suivre dans l’impressionnante série de shows proposés quotidiennement ici. C’est un peu ce qui manque à Bruxelles, de petites salles proposant de petits concerts pas chers et de très bonne qualité.

Le second groupe s’appelle Red Martians (photo ci-dessus). Une fille (à la basse d’office, c’est comme ça le rock) et deux garçons pratiquent un rock qui doit beaucoup à My Bloody Valentine. C’est le ton des groupes du soir et je suis venu exprès pour ça. Je n’avais plus vu personne jouer du vibreur sur tous ses accords depuis longtemps. Chouette musique en attente des choses sérieuses. Qui commencent avec Blue Light Curtain (photo ci-dessous). Deux filles, un garçon et une boîte à rythme (incluse dans le line-up) font une musique qui joue sur la complémentarité. De deux voix tout d’abord, d’une batterie apportant de la puissance en plus de l’entêtante beatbox ensuite, de la guitare et d’un clavier aux lourdes nappes enfin. Le résultat est intéressant, prenant même parfois, faisant honneur au cliché qui veut que le plus simple puisse être le plus efficace.

Mais le morceau de résistance est Joy Wants Eternity. J’avais déjà voulu voir ce groupe, au Paradox, mais un retour trop tardif dans une salle qui ne vendait que du café et des Snickers ne nous avait pas permis de les voir vraiment. Mais ici, je vais prendre ma revanche. Quand le groupe installe son matériel, on sait qu’on n’est pas là pour rigoler : un clavier et trois guitares, c’est là pour produire du son. Et quel son mes amis. Le lieu, pas énorme, s’y prête sans doute fort bien, mais l’expérience est vraiment unique. C’est de la matière-son, un bruissement qui devient presque solide, qui entoure, qui est partout. Je me déplace même pour constater que le son est encore là. Je n’ai pas spécialement retenu de titres, mais le souvenir de ces sensations est très vivace encore. Mon premier moment mémorable de 2007. Pour une somme dérisoire, dans un endroit pas spécialement fait pour ça, avec une assistance pas vraiment fournie mais qui profite du moment, on peut vraiment passer une soirée qui compte. Il est une heure et demie, je rentre pour treize heures de sommeil pas volées...